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Bercy, tes judokas sont là !

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Près de 600 judokas venus du monde entier vont s'affronter sur les tatamis de Bercy ce week-end. Le Tournoi de Paris, prestigieux tournoi de début de saison, souffle sa 40e bougie cette année. L'équipe de France, elle, est en bonne santé. Tour d'effectif de la délégation tricolore.

ILLU BuchardLe Tournoi de Paris fête son 40e anniversaire cette année. Jadis organisé dans le « Temple du judo » à Coubertin, la mythique compétition de début de saison a pris ses quartiers à Bercy depuis 2000 pour accueillir un public de fins connaisseurs toujours au rendez-vous et près de 600 judokas venus de 80 pays différents. Si Teddy Riner, blessé, n’ira pas chercher une septième victoire dans son jardin parisien, il y a tout lieu de se réjouir quand même. La délégation tricolore fourmille de beaux talents. Entre la petite Amandine Buchard (18 ans, sur le dessin de cet article) qui fait des étincelles et la revenante Annabelle Euranie (31 ans), il y a tout lieu de se réjouir. Grand tour d’horizon des chances françaises.

Chez les femmes, il y a des places à prendre

-48 kg Buchard, Buchard, Buchard

Amandine Buchard

Amandine Buchard

Le sport, c’est parfois cruel. Surtout quand on n’est pas favorite. Difficile en effet de parler des Françaises Scarlett Gabrielli, Aurore Climence ou Mélanie Clément. Chez les légères, Amandine Buchard est tellement époustouflante qu’elle éclipse logiquement ses compatriotes. A Seulement 18 ans, la double championne de France domine de la tête et des épaules sa catégorie au niveau national. Et récemment, la sociétaire du Red Star Champigny s’est fait un nom à l’international en s’imposant au Grand Prix d’Abou Dhabi. Dans l’Emirat, elle s’est même payé le luxe de battre la championne du monde en titre mongole Urantsetseg Munkhbat. L’an dernier, pour son premier Tournoi de Paris, Amandine Buchard avait déjà tenu la dragée haute à la championne olympique brésilienne Sarah Menezes. C’est dire à quel point ce petit prodige du judo est appelé à briller. Attention toutefois à son kata-guruma (roue autour des épaules), son spécial, que ses concurrentes commencent à connaître. Tout l’enjeu pour elle dans les prochaines années sera de diversifier son judo pour être la moins lisible possible.

LIRE le portrait complet d’Amandine Buchard publié en 2012.

-52 kg Bonna, Euranie et Gneto, trois belles surprises

Annabelle Euranie.

Annabelle Euranie.

L’année 2013 aura été marquée par un événement en -52 kg : le retour au premier plan d’Annabelle Euranie. Championne d’Europe et vice-championne du monde en 2003, l’athlète de Blanc-Mesnil a repris le judo en septembre après sept années sans judo (et deux grossesses). Depuis, elle n’en finit plus d’épater la galerie. Championne de France 2e division en octobre et 3e aux France 1ère div en novembre, la grande gauchère aux uchi-mata acérés est de retour. Reste à savoir ce qu’elle peut faire, à 31 ans, à l’international. Sa concurrente directe, Pénélope Bonna, championne de France, ne compte pas se laisser distancer par ce drôle de fantôme venu du fond des âges. « A Paris, c’est moi qui ferai la médaille », contre l’athlète du Flam 91. Encore un peu tendre, la jeune Astride Gneto (19 ans) effectuera sa première grande sortie chez les seniors. Mais si elle dégaine aussi rapidement que sa sœur Priscilla, médaillée de bronze aux JO de Londres, ça risque de faire très mal.

LIRE l’article (en abonnés) consacré à Annabelle Euranie dans le cahier Sport & Forme du Monde daté 8 février.

-57 kg Pavia pour un troisième titre

Automne Pavia.

Automne Pavia.

On a connu Automne Pavia en meilleure forme. Bronzée à Londres en 2012, l’Orléanaise a eu le vent en poupe toute la saison 2013 en gagnant le Tournoi de Paris et les Europe. Mais la Brésilienne Rafaela Silva a mis un coup d’arrêt brutal à sa série de victoires fin août aux championnats du monde à Rio. Inconsolable, la Française a finalement terminé au pied du podium. Le Tournoi de Paris 2014 sera un bon indicateur de son état de forme. Hélène Receveaux, en embuscade, va jouer crânement sa chance. De même que Morgane Brunet et Laetitia Blot.

-63 kg Clarisse Agbegnenou reprend du service

Clarisse Agbegnenou.

Clarisse Agbegnenou.

L’année 2013 a été fructueuse pour Clarisse Agbegnenou. Tournoi de Paris, championnats d’Europe… la taulière du JC Escales Argenteuil a presque tout raflé. La seule défaite à son actif, c’est Yarden Gerbi qui lui a infligée aux championnats du monde à Rio fin août. En finale, la Française subissait l’étranglement imparable de l’Israélienne. Un petit tour dans les vapes avant de réaliser qu’elle ne serait que la dauphine du monde. Cette année, elle compte bien arracher le titre qui lui manque à Tcheliabinsk (Russie) en août. Dans cette optique, le Tournoi de Paris est toujours bon à prendre. Du côté des autres Françaises, on aurait aimé voir Morgane Ribout, la championne du monde 2009 des -57 kg. Mais elle est forfait et ça profite à l’Angoumoisine Claire Pierret. Anne-Laure Bellard et Maelle Di Cinto, tenteront de percer quant à elle à l’international.

-70 kg Qui veut la place de Lucie Décosse ?

C’est la grande question. Mais sur le plateau français, on n’entrevoit pas encore celle qui pourra prendre la couronne. Succéder au génie du judo féminin n’est jamais très facile. Dans ce rôle, on entrevoit Margaux Pinot. Mais elle ne sera pas sur le tatami à Bercy. Un forfait qui profite à Valériane Fichot. La championne de France Fanny Posvite, qui peine à percer au plus haut niveau senior, doit claquer une médaille pour montrer qu’elle est bien l’indiscutable n°1 française. Mais ça semble quand même difficile. La néerlandaise Kim Polling semble imprenable. Une grande ancienne de la catégorie devrait toutefois mettre tout le monde d’accord. Dans l’ombre, Gévrise Emane prépare son retour. La championne du monde 2007 des -70 kg suivra depuis les gradins le parcours de ses concurrentes. Mais elle semble déjà prête à reprendre la couronne de la reine Décosse.

-78 kg Audrey Tcheuméo va charger dans le tas

Audrey Tcheuméo.

Audrey Tcheuméo.

En 2013, c’est Lucie Louette qui avait gagné à la surprise générale le Tournoi de Paris. Une belle performance pour l’athlète du Flam 91 qui avait confirmé avec un titre continental derrière. Mais elle a fait chou blanc aux Mondiaux à Rio. Du coup, c’est sa rivale de toujours Audrey Tcheuméo, qui est allée prendre le bronze. La championne du monde 2011 à Paris promet de faire un carton dans son jardin parisien. D’autant que Louette n’y sera pas. Les autres Françaises Malonga, Mentouopou et Garry n’ont rien à perdre pour neutraliser la percée du rouleau-compresseur de Villemomble. Mais ça semble difficile. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…

+ 78 kg Emilie Andeol doit frapper fort

La championne de France des lourdes doit confirmer à Bercy. Vice-championne d’Europe en avril à Budapest, on attend une montée en puissance de l’athlète du Red Star Champigny cette année. Cécile Delwail, Anne-Fatoumata M’Bairo et Rebecca Ramanich seront aussi de la partie pour honorer le kimono frappé du coq.

Un peu de sang neuf chez les hommes

-60 kg Milous doit revenir, Limare doit surprendre

Vincent Limare.

Vincent Limare.

Passation de pouvoir ou coup de bluff ? Aux championnats de France en novembre, Vincent Limare a réussi à écarter Sofiane Milous qui dominait la catégorie des légers depuis de nombreuses années. Le Normand bouscule donc la hiérarchie avec son judo élégant et rapide. Mais attention, le judoka de 21 ans n’a pas l’expérience de son aîné à l’international. Champion d’Europe en 2010 et 5e aux Jeux olympiques, Milous n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est au pied du mur. On suivra donc avec intérêt le duel à distance entre la nouvelle et l’ancienne génération. Juste derrière, Kamel Mohamedi (ACBB) et Adrien Raymond (Sucy judo) sont eux-aussi dans la course.

LIRE le portrait de Vincent Limare

-66 kg Korval annonce la couleur, Larose vise la passe de trois

Loïc Korval

Loïc Korval

Champion de France à Marseille en novembre, Loïc Korval n’y va pas par quatre chemins : il sera champion du monde à Tcheliabinsk fin août. Avant cela, le judoka de l’ACBB devra faire ses preuves. Actuellement troisième français derrière Larose et Dragin, il sait que son résultat à Paris sera déterminant pour concrétiser son annonce. Le numéro 1 David Larose, lui, ne l’entend pas de cette oreille. Double vainqueur de l’épreuve en 2012 et 2013, le fer de lance de Sainte-Geneviève est de retour à Bercy pour une troisième médaille d’or d’affilée. Dimitri Dragin, lui, a bien gagné le Tournoi. Mais c’était en 2009… et en -60 kg. Mais vu son talent, un retour de flammes est toujours possible. Kilian Le Blouch, vice-champion de France, est le moins connu de la bande. Mais pas le moins talentueux.

LIRE le portrait complet de Loïc Korval

 -73 kg Ugo Legrand, le mystère de Paris

Ugo Legrand

Ugo Legrand

Chaque année, ça recommence. On mise gros sur Ugo Legrand et il nous fait une prestation décevante. L’an dernier, l’Orléanais est passé à la trappe dès le premier tour et les spectateurs n’ont pas pu admirer sa virtuosité technique. L’athlète de 24 ans s’en était d’ailleurs excusé. Un an plus tard, le judoka peut-il briller ? Rien n’est moins sûr. C’est que le judoka a tendance à ne se motiver que pour les très grandes échéances. En dehors des Europe, des Monde ou des JO, point de salut…  Arthur Clerget, lui, est mort de faim. Reste à savoir maintenant jusqu’à quel point l’athlète de Marnaval va pouvoir exprimer son judo. Sans grande expérience de l’international, le pari semble dur. Mais beau (Retrouvez son portrait ici). On n’oublie pas Guillaume Chaîne et Jonathan Allardon, moins attendus mais très coriaces.

-81 kg Pietri va briller !

Loïc Pietri.

Loïc Pietri.

Bon c’est vrai, on s’avance un peu. Mais la prise de risques est mesurée. Champion du monde étincelant à Rio en août 2013, Loïc Pietri est au top. Pour son retour à la compétition au Grand Slam de Tokyo, en décembre, le judoka de l’ACBB a planté tous ses adversaires dans le tatami avant de se faire surprendre bêtement en finale par un Japonais. A Paris, on peut espérer qu’il soit plus vigilant. Le public l’attend et Pietri, chez lui, n’est pas du genre à trembler. On mise donc un petit paquet sur lui. Et pas que les fonds de poches ! Il faudra néanmoins être vigilant contre le Coréen Kim Jae-Bum, champion olympique à Londres et son compatriote Wang (venu des -73 kg). De sérieux clients... Guillaume Riou, Mehdi Tobrouki et Timothée Besland, eux, n’ont pas (encore) le potentiel de Pietri. Mais l’expérience est bonne à prendre.

LIRE le portrait de Loïc Pietri ici

-90 kg  Une longueur d’avance pour Alexandre Iddir

Alexandre Iddir, champion de France des -90 kg.

Alexandre Iddir (à droite).

Aux championnats de France, Alexandre Iddir a réussi à s’imposer, enfin. Mais le leadership national est loin d’être acquis. Ludovic Gobert, qui a participé aux championnats du monde à Rio en août, est toujours dans la course. Et pour ne rien arranger, l’Orléanais Romain Buffet a refait surface, après une longue période de blessures, en prenant l’argent à Marseille. Pour le Levalloisien, 2014 doit être l’année des premières médailles au plus haut niveau international. Il en a les capacités avec ses beaux mouvements d’épaules et ses uchi-mata très propres. Vincent Massimino, vainqueur d’une poule de sélection contre Axel Clerget, est loin d’avoir volé sa place. Très expérimenté, l’athlète de Sartrouville reste un bel outsider capable de frapper fort.

-100 kg Cyrille Maret est de retour !

Cyrille Maret.

Cyrille Maret.

La dernière fois qu’on l’a vu en compétition, il a conclu par un : « Amenez-moi Riner ! » qui a bien fait rigoler le public. C’était aux championnats de France. Pour le plaisir et le défi, le joyeux drille est allé faire du ménage dans la catégorie reine (+100 kg) en l’absence de sa majesté Teddy. Depuis, il a revu ses objectifs et préféré la raison en revenant tirer chez les -100 kg. Et il fait bien, Cyrille Maret. Troisième au Tournoi de Paris l’an dernier, le Levalloisien espère cette fois accrocher la médaille d’or. A Marseille, le Franc-Comtois Maxime Clément a profité du petit caprice de Maret pour rafler le titre national. En finale, il s’est même payé le luxe d’atomiser Alexandre Cheval sur un expéditif et brutal uchi-mata. Le pauvre s’est retrouvé les quatre fers en l’air, mais il s’est vite consolé en apprenant qu’il était sélectionné pour le Tournoi de Paris. Maxime Delvert arrache lui aussi son ticket, mais il devra être plus solide qu’aux France, où il ne s’est classé « que » troisième alors qu’on le voyait bien se parer d’or.

+100 kg Où est Cyrille Maret ?

Ah ben non, c’est vrai, on vient de le dire, il est redescendu chez les -100 kg. En tout cas, le champion de France « mi lourds des lourds » (une nouvelle appellation) a semé une sacrée pagaille dans la catégorie qui a exposé au grand jour ses faiblesses en novembre. Derrière Teddy Riner, il n’y a pas grand monde. Troisième aux championnats d’Europe en avril 2013, Jean-Sébastien Bonvoisin était obligé de gagner. Il fait un petit podium. De même que Pierre Robin, dernier Français autre que Riner à avoir pris une médaille (de bronze) en 2009. Matthieu Thorel, le vice-champion de France, devra lui aussi se surpasser pour aller chercher une breloque. Encore en convalescence suite à son opération de l’épaule, Teddy Riner n’ira pas chercher un septième titre d’affilée. Dommage, le public s’était habitué à boucler Bercy sur un ippon bien sanguinolent avant de boucler le Tournoi en fanfare.

Textes et photos : Florent Bouteiller

Illustration: Cindy Sanchez pour Au Tapis!

Retrouvez @Au Tapis sur Twitter

Où suivre le Tournoi de Paris ?

- A la télévision sur L'Equipe 21. Samedi à partir de 14 heures et dimanche à partir de 15 h 45.

- Sur le Net. Sur L'Esprit du judo. Résultats en direct, réactions et analyses.


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